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© Teddy Verneuil @lezbroz
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Trois monuments aux histoires insolites

Quels monuments visiter à Bordeaux ? Difficile de choisir parmi ses trésors, mais trois sites se démarquent par leurs anecdotes fascinantes. Du Monument aux Girondins et ses allégories disparues à la Grosse Cloche et son passé de prison, sans oublier la basilique Saint-Michel et ses momies centenaires, ces récits insolites dessinent une visite hors des sentiers battus. Plongez dans l’âme secrète de Bordeaux à travers trois monuments iconiques.

L'incroyable destin des allégories du monument aux Girondins

1941, Seconde Guerre mondiale, le besoin en métaux se fait pressant. À Bordeaux, la commission de récupération dresse une liste des monuments à sacrifier. Août 1943 signe le coup de grâce pour celui des Girondins : les bronzes sont déboulonnés. Un an plus tard, surprise générale. Par une succession d’initiatives, non toujours expliquées, les pièces ont été sauvées. Elles sont entreposées à Angers, dans une usine servant de base de regroupement des métaux. Le directeur se serait assuré qu’elles ne reprennent, ni le chemin de la fonte, ni celui de l’Allemagne... Retour à Bordeaux le 5 juillet 1945. Mais, pendant presque 40 ans, les chevaux cheminent d’un lieu à un autre. En 1968, lors d’une balade, Michel Moll Escarpenter découvre les allégories à Bacalan. Il constitue une association pour la remise en place du monument. Sa patience est récompensée le 29 janvier 1983 ; jour où les chevaux reprennent leur place au pied de la colonne. Saviez-vous que les soubassements du monument se visitent ?
 

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© Haaghun photographie

Les momies de Saint-Michel : l’attraction la plus macabre de la ville

Entre 1794 et 1990, près de 70 corps naturellement momifiés, découverts dans l’ancien cimetière de la basilique, ont été exposés dans la crypte de la flèche Saint-Michel. Leur conservation exceptionnelle, attribuée à la composition du sol, en fit une curiosité macabre attirant des visiteurs illustres comme Victor Hugo ou Gustave Flaubert. Ces momies, figées dans des expressions semblant traduire une lente agonie, alimentèrent récits et légendes pendant deux siècles.

Dans la pénombre de la crypte, les guides décrivaient avec emphase les prétendues causes de décès : un général présentant une plaie d’épée, un portefaix écrasé par une charge de 1 250 kg entre la porte Cailhau et les Chartrons… Ces récits, mêlant réalité et fiction, captivaient les visiteurs.

Découverts lors de l’exhumation du cimetière en 1794 – interdite autour des églises pour des raisons sanitaires –, les corps furent transférés dans la crypte. Mais leur popularité précipita leur déclin : exposés à l’air, aux microbes et aux mains des curieux, ils se dégradèrent progressivement. En 1990, réduits à l’état de fragments, ils furent définitivement inhumés au cimetière de la Chartreuse.

 

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© Musée d'Aquitaine

Joyaux bordelais

De Burdigala à nos jours, laissez-vous conter la fascinante histoire de la ville et émerveillez-vous devant les joyaux architecturaux de la capitale girondine.

Les albâtres de Saint-Michel - une histoire digne d'un thriller

Autre histoire insolite autour de Saint-Michel : le vol des albâtres de la basilique qui reste l’une des affaires les plus rocambolesques du patrimoine bordelais. 1993, Françoise Baron, conservatrice générale au musée du Louvre étudie une pièce. Elle en est certaine : elle détient un des albâtres faisant partie d’un ensemble répertorié dans la basilique Saint-Michel à Bordeaux. Après s’être renseignée, la nouvelle tombe. Sur les 9 panneaux décorant le retable de la chapelle Saint-Joseph, 7 sont des copies. Ces pièces, réalisées à Nottingham au 15e siècle, sont exceptionnelles pour leur qualité. 

Pourtant, aucun vol n’a été signalé. La dernière étude attestant de leurs présences date de 1983. La supercherie remonterait donc à 1984. D’antiquaires à collectionneurs, l’enquête suit la trace des albâtres ; sollicitant tantôt le FBI, tantôt de prestigieuses galeries d’art. En 2016, les quatre derniers albâtres sont retrouvés en Angleterre, en très bon état de conservation. Restaurés, ils retrouvent leur place en septembre 2019 lors d’une cérémonie officielle, clôturant trente-cinq ans d’une enquête digne d’un thriller.
 

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© Vincent Bengold

La grosse cloche - Une ancienne prison municipale 

Sa girouette en forme de lion en marque le sommet. Cet ancien beffroi est l’héritage d’un système défensif ponctuant l’enceinte du 13ᵉ siècle : la porte Saint-Éloi. Face à la menace d’invasion du roi de Castille et sans soutien du roi Jean-sans-Terre, la ville organise sa protection et bâtit le double rempart. La porte, dont l’hôtel de ville sera attenant, devient le symbole des libertés civiques de la ville

Début 16ᵉ, la tour occidentale de la porte abrite les cellules de la prison municipale. La Jurade - le conseil municipal - y enferme « les jeunes gens se conduisant mal ». La visite de la grosse cloche permet de découvrir des histoires insolites. On y discerne des graffitis, entailles ou inscriptions – parfois encore lisibles – déposés par les anciens locataires. On raconte que les capitaines de galères y faisaient un tour pour dénicher de futurs galériens. 
 

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© Vincent Bengold

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