Le temps d'une visite guidée, laissez vous conter l'histoire de Bordeaux, de l'Antiquité aux temps modernes, et plongez dans les coulisses des plus beaux monuments de la capitale girondine.
Bordeaux, étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle
Lors d’une promenade dans le cœur historique de Bordeaux, avez-vous remarqué les coquilles Saint-Jacques en bronze qui ornent le sol ? En suivant ces pavés, vous découvrirez trois églises jacquaires inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO : la cathédrale Saint-André, la basilique Saint-Seurin et la basilique Saint-Michel. Ces monuments font de Bordeaux une étape incontournable sur la voie de Tours. Que vous soyez pèlerin en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle ou simple visiteur curieux, plongez dans l’histoire fascinante du pèlerinage et découvrez comment les pèlerins sont accueillis à Bordeaux aujourd’hui.
Le pèlerinage à Bordeaux, un peu d'histoire
Le pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle remonte à 813, après la découverte supposée de la sépulture de l’apôtre Saint-Jacques. Depuis, des milliers de pèlerins, motivés par des raisons religieuses ou profanes, se rendent chaque année en Galice. La coquille Saint-Jacques, ramassée sur les rivages espagnols, est devenue leur symbole emblématique. Au Moyen Âge, Bordeaux occupait une place centrale sur les chemins de pèlerinage, notamment vers Saint-Jacques-de-Compostelle. La ville était située sur la Via Turonensis, l’une des principales voies empruntées par les pèlerins venant du nord de l’Europe pour rejoindre l’Espagne.
La voie de Tours, dans les pas de Charlemagne
La voie de Tours (Via Turonensis) est un chemin historique de plus de 1 000 km reliant Paris à Saint-Jean-Pied-de-Port via Poitiers et Bordeaux. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1998, elle est aujourd’hui aménagée comme sentier de Grande Randonnée (GR®655). Réputée pour ses monuments romans, son faible dénivelé et sa facilité d’accès pour les marcheurs et cyclistes, elle constitue un itinéraire prisé.
Après Paris, le chemin se divise en deux routes passant par Chartres ou Orléans avant de converger à Tours. En Gironde, il suit une ancienne voie romaine sur environ 160 km (comptez 7 à 10 jours à pied), traversant des villages pittoresques, des vignobles du Blayais et des forêts des Landes. Selon la légende, Charlemagne lui-même aurait emprunté ce chemin.
En savoir plus sur la voie de Tours
Les trois églises jacquaires de Bordeaux
Ville portuaire, Bordeaux accueillait non seulement les pèlerins venant par voie terrestre, mais aussi ceux arrivant par bateau depuis l'Angleterre, la Bretagne et la Normandie. Trois monuments bordelais, emblématiques et de différentes époques de l’histoire du voyage vers Compostelle, sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que bien culturel en série Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France.
• Basilique Saint-Seurin : Lieu de culte depuis l’Antiquité, elle est associée à une ancienne nécropole et mentionnée dans le Codex Calixtinus (XIIe siècle) comme une étape majeure grâce à ses reliques.
• Cathédrale Saint-André : À partir du XIIe siècle, elle devient un point d’arrêt important pour les pèlerins, renforçant son rôle spirituel et institutionnel.
• Basilique Saint-Michel : Représentative de l’époque moderne, elle conserve un lien vivant avec le pèlerinage grâce à sa chapelle dédiée à Saint-Jacques et à la confrérie éponyme.
Ces édifices sont des symboles majeurs pour les voyageurs sur le chemin de Compostelle.
La porte Cailhau, autre monument emblématique de Bordeaux, jouait un rôle crucial pour les pèlerins au Moyen Âge. Située entre les embouchures des rivières Peugue et Devèze, elle était la principale entrée de la ville depuis le port, accueillant les voyageurs arrivant par voie terrestre ou fluviale. Pour les pèlerins, souvent en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle ou d’autres lieux saints, elle constituait un repère architectural important.
En plus de sa fonction défensive, la porte Cailhau offrait un accès direct au Palais de l’Ombrière, ancien siège du Parlement de Bordeaux et résidence des ducs de Guyenne. Ce lieu central pour les affaires religieuses et administratives renforçait l’importance de cette porte pour les pèlerins cherchant des services ou des informations. Aujourd’hui encore, la porte Cailhau témoigne des échanges commerciaux et spirituels qui ont façonné Bordeaux au Moyen Âge. Sa muséographie originale permet aux visiteurs de revivre l’histoire médiévale à travers des récits immersifs et interactifs, notamment le témoignage d’un pèlerin évoquant son passage par cette porte historique.
Accueil des pèlerins à Bordeaux aujourd'hui
La Maison du Pèlerin, située rue des Argentiers dans le quartier historique Saint-Pierre, est ouverte de mars à octobre. Elle accueille les pèlerins munis d’une crédencial (passeport du pèlerin) et leur offre :
• Un hébergement confortable (18 € par nuit avec petit-déjeuner optionnel à 4 €),
• Une cuisine équipée,
• Des espaces pour laver et sécher leurs vêtements,
• Une connexion Wi-Fi.
Les bénévoles de l'association Bordeaux Compostelle Hospitalité Saint-Jacques y délivrent des crédenciales, partagent des conseils sur la préparation du chemin et organisent les échanges entre pèlerins. Depuis 2025, un certificat local appelé "La Burdigala" est remis aux voyageurs ayant parcouru le tronçon Blaye-Bordeaux. Ce diplôme valorise cette étape girondine riche en patrimoine jacquaire.
Aux portes de Bordeaux, un autre gîte, celui de Cayac à Gradignan, accueille les pèlerins du 17 mars au 31 octobre 2025, tous les jours de 15 h à 19 h. Les hospitaliers de l’Association des Amis de Saint-Jacques de Compostelle de Gradignan vous y aideront à préparer votre voyage.
Que vous soyez en quête spirituelle ou simplement passionné d’histoire, Bordeaux reste une halte incontournable sur le chemin vers Compostelle.
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- Lors d'une balade sur les traces des pèlerins du Moyen Âge, découvrez les paysages et trésors en reliant Lormont et Gradignan à pied.
Nos guides vous révèlent les trésors de Bordeaux
