
Notre top 7 des plus belles rues de Bordeaux
Difficile d’élire les plus jolies rues de Bordeaux parmi les 1487 qu'elle comporte ! Cependant, les 7 sélectionnées ici valent vraiment le détour. Toutes charmantes et gorgées de petits trésors, elles méritent qu’on s’y promène le nez en l’air (et en bas aussi). Voici donc notre sélection de quelques-unes des plus belles rues de Bordeaux.
La rue St James, chargée d'histoire.
Porte d’entrée de la ville au Moyen-Age, cette rue a évolué au fil des siècles. Aujourd'hui, elle vaut le détour pour une session shopping dans une des plus belles rues de Bordeaux ! Mais ne regardez pas que ses vitrines ! Observez bien ses façades (comme celle du n°16) et admirez la vue sur le beffroi de la ville habité par Armande, sa grosse cloche de 7800 kg. Sachez que cette rue était au cœur de l’industrie et du commerce du livre à partir du milieu du XVIᵉ siècle. D’ailleurs, c’est au n°28 que se trouvaient les presses de Simon Millanges. De cette porte est sortie la première édition des Essais de Montaigne en 1580. Puis au XIXᵉ siècle, ce sont les magasins de mode qui ont pris le relais. Levez les yeux et admirez la rotonde à l’angle de la rue Teulère. Ici se trouvait, en 1900, la Maison Coiffard (les grands-parents maternels de l'écrivain François Mauriac). Leur magasin de nouveautés, prénommé "Au Magot", était l'un des plus grands de la ville.
Laissez-vous bercer par l’agitation et le pittoresque de cette rue qui se prononce "Jâme" et pas "James", s’agissant de la version gasconne du prénom.

La rue Camille Sauvageau, calme et poétique.
Cette rue est bourrée de charme et de détails à ne pas rater ! Légèrement sinueuse, peu fréquentée par les voitures, elle permet de quitter l’agitation de la place St Michel pour retrouver tranquillement l’église Ste Croix. Ses façades gorgées de verdures, ses pavés et ses discrètes et poétiques œuvres de street art font son charme (comme au n°44). Ne ratez pas les hirondelles de l’atelier du n° 34 et la jolie mosaïque colorée qui orne le sol. Vous verrez aussi des mascarons sur la façade du n°89. Certaines façades nous font voyager dans le temps, rappelant les commerces d’autrefois. C’est le cas au n°44 avec la façade d’une ancienne charcuterie reconvertie en disquaire. Ou encore au n°91 bis qui abritait une imprimerie et le n°16 où l’on venait se faire couper les cheveux.

La rue du Bocage et ses trésors d'architecture
En 1888 fut inauguré le parc bordelais. Pour faire sortir de terre cet ilot de verdure, il a fallu créer des rues dont celle du Bocage. Ce fut l’occasion, pour les grands architectes de l’époque, de rivaliser de créativité pour épater le regard des passants ! Ici, on passe du style Louis XV à l’art déco en passant par le genre balnéaire. À l’angle de l’avenue Carnot se trouve la maison conçue par Pierre Ferret. Vous remarquerez la superbe verrière qui trône au-dessus de la porte d’entrée. Et ne ratez pas les pommes de pins sculptées dans le fer forgé de ses fenêtres. Un peu plus haut, du n°22 au n°33, se situent 9 maisons conçues par l’architecte Bertrand Alfred Dupras. Sa propre demeure est celle du n°22 à la façade délicatement ornée de détails floraux et de deux femmes encadrant poétiquement la fenêtre ronde du dernier étage.

La rue des Bahutiers, au cœur du vieux Bordeaux.
Depuis le XVIIIᵉ siècle, on la nomme rue des « bahutiers », du nom de ces artisans qui fabriquaient coffres et valises. Aujourd’hui, point de bahuts dans la rue, mais quelques commerces, lieux de restauration et des détails à ne pas rater. Comme ces deux maisons à façades à pignon, la plus jeune étant celle du n°47 qui date du XVIIᵉ siècle et la plus ancienne, sa voisine au n°49, bâtie au XVIᵉ siècle. Un peu plus haut, en direction de la place St Pierre, au n°19, une sculpture de samaritaine rappelle l’existence d’un puits qui se trouvait rue de la Corcelle. Descendez un peu et au n°13, rendez hommage à Flora Tristan. C’est ici qu’a rendu l’âme, en 1844, cette pionnière du féminisme, auteure des
« pérégrinations d’une paria ». La rue des Bahutiers offre donc à ses passants quelques pages de notre histoire dans une ambiance ombragée et calme. La verdure y trouve sa place, ornant la pierre blonde sur de nombreuses façades. Et n’oubliez pas d’admirer les balcons en fer forgé comme celui situé au n°25.

La rue du Palais Gallien, entre deux ambiances.
Cette rue file tout droit de la place Gambetta à la rue Fondaudège. En la descendant, on change doucement d’ambiance tout en marchant sur les pas de nos ancêtres. Ses commerces et lieux de restauration, situés en haut, laissent place, petit à petit, à une ambiance plus calme et résidentielle. Plusieurs façades valent la peine de lever les yeux comme la Grande Poste au style vaguement oriental. Elle porte bien son nom puisqu’elle siégeait là avant de rejoindre Mériadeck. Aujourd’hui, il s’agit d’un lieu culturel. Plus loin, au n°45, fut construit en 1822 le couvent des filles de Notre-Dame. Il s’agit aujourd’hui d’un établissement scolaire. Descendez encore et sur le même trottoir, au n°87, vous pourrez admirer la façade d’un bel hôtel de style Louis XV. Remontons le temps et imaginons Alfred de Vigny et Marceline Desbordes-Valmore sortir du n°112. Ils venaient, en effet, rejoindre ici le salon littéraire qu’organisait Mme Paul-Laurent Nairac, l’épouse d’un grand négociant. Enfin, arrivé en bas de la rue, tournez la tête à gauche et admirez le fameux Palais Gallien, vestige d’un antique amphithéâtre.

La rue des Ayres, calme et charmante.
Cette rue qui serpente de la place Fernand Lafargue au cours Pasteur est le lieu idéal pour fuir l’agitation de la rue Ste Catherine qui la coupe en son milieu. Dotée de nombreux commerces indépendants, elle est l’occasion de s’offrir un moment de shopping loin des grandes enseignes. Et ses nombreuses terrasses nous invitent à un moment de calme et de détente. Mais à sa naissance, au XIIIᵉ siècle, elle n’était qu’un chemin tortueux ! De son passé lointain, il reste quelques traces comme l’église St Paul achevée en 1676. Elle était, alors, l’une des plus grandes construites en France par les Jésuites. Un peu plus loin, à l’angle de la rue Ste Catherine, se trouve la plus ancienne devanture en bois de Bordeaux. Levez les yeux quand vous serez face aux n° 36 et 47. Ici se trouvent des maisons datant du XVIIᵉ siècle. Enfin, retour au XXIᵉ siècle avec l’œuvre du street artist AMO à ne pas rater à l’angle de la rue Paul Bert représentant un gorille à l’esprit tranquille.

La rue Notre-Dame, sa végétation et ses petits commerces.
C’est sûrement l’une des rues les plus photogéniques de la ville ! Ici se côtoient l’histoire de la ville et son foisonnement commercial actuel. Ses vitrines, plus charmantes les unes que les autres, proposent souvent du shopping écoresponsable ou des antiquités. Le tout enrobé dans une architecture typique du vieux Bordeaux et une verdure foisonnante. Admirez les coulées de vigne et de jasmin qui dégoulinent aux n° 115, 109, 95 ou encore 86 et ne ratez pas la majestueuse glycine du n°65. Juste en face se trouve la charmante impasse du couvent. À l’époque du commerce maritime du vin, les manutentionnaires y faisaient rouler les barriques pour les emmener du chai au port. Pour plonger dans le passé viticole passionnant de ce quartier de négociants, tentez une balade sur les traces du vin.

Le "Dictionnaire des rues de Bordeaux" (éd. Sud Ouest) d'Annick Descas a été une source d'information précieuse pour la rédaction de cet article.