
Bordeaux Open Air, un festival vertueux, inclusif et responsable
Sans doute l'un des festivals les plus appréciés de la ville, Bordeaux Open Air (BOA) est engagé depuis de nombreuses années. Loin de se reposer sur ses lauriers, ses organisateurs ont à cœur de rendre le festival de plus en plus vertueux d'une année à l'autre. Nous sommes allées rencontrer Julia, chargée de production depuis 2019, pour lui poser cinq questions sur les valeurs et l'avenir du festival.
Vous avez sans doute déjà entendu parler du Bordeaux Open Air. Mieux encore, vous avez peut-être déjà assisté à l’un de ses sets qui sentent bon le sable chaud même si c’est la pelouse qui accueille les festivaliers chaque année ! Mais connaissez-vous réellement ce festival incontournable dans la métropole depuis 2016 ? Chaque année, 6 à 10 évènements sont organisés les dimanches d’été dans les parcs et jardins de Bordeaux et des environs. Gratuits et ouverts à tous, les évènements BOA prônent l’ouverture sur les autres et le respect de la planète.
Chaque année, l’événement revient plus fort que jamais avec plein de bonnes intentions comme nous l'explique Julia, sa chargée de production.

De quelle manière le Bordeaux Open Air se démarque-t-il des autres festivals ?
Au-delà de l’engagement environnemental, sociétal et social, il y a également une forte demande artistique. Le Bordeaux Open Air représente une fusion des scènes bordelaises et internationales. Cette année, nous invitons nos homologues de festivals français et internationaux (Australie, Japon, Réunion…) à co-construire une programmation avec nous et leurs programmateurs. Nous profitons de leur passage en France pour les faire venir durant le festival et ainsi mutualiser les interventions. On espère ainsi une certaine réciprocité dans le futur ! On peut parler ainsi d’une ingénierie évènementielle avant-gardiste.
Comment relevez-vous le défi de réunir des festivaliers dans des parcs sans impacter l’environnement ?
Impossible de ne pas impacter du tout l’environnement lorsque l’on organise un événement de cette envergure, mais nous cherchons à réduire notre impact au minimum avec différentes actions. Pour commencer, le matériel est installé le jour même et disparaît 24 h après. Les zones sont ensuite passées au peigne fin pour être nettoyées à fond. Nous revenons même le lundi matin pour ramasser les derniers mégots ! Nous travaillons avec différents partenaires dont Aremacs qui met à disposition des cendriers intégrés aux poubelles, MéGO! qui récupère les fins de cigarettes pour les traiter et les valoriser ou Azura qui met à disposition ses bacs de déchets… Nous distribuons également des cendriers de poche aux festivaliers.
Par ailleurs de nombreux bénévoles sont présents sur les sites afin de sensibiliser les spectateurs à toutes ces notions. Tous les matériaux sont issus du réemploi et seront réutilisés, comme scénographie. Nous mettons aussi à disposition des toilettes sèches et des gobelets sans inscription (moins de tentation de le stocker chez soi !) consignés. La charte Drastic on Plastic de janvier 2020 a été mise en application, ce qui signifie l’absence total de plastique à usage unique durant le festival.
Enfin, nous avons finalisé une nouvelle charte de restauration durable. Nous allons la tester cette saison en vue de la rendre générique en fonction des retours. Elle s’attaque à l’énergie utilisée (limitation des appareils à haute consommation), la traçabilité des produits utilisés, les déchets suite aux invendus, etc.

Quels sont vos engagements pour un festival vertueux et responsable ?
On a conscience que le festival est une concentration de beaucoup de moyens dans un temps réduit au sein de lieux qui n’ont pas forcément vocation à… L’idée est que le festival ne dénature surtout pas les lieux. On souhaite que la culture soit proposée à tout le monde sans conséquences. L’objectif est beau, donc il serait dommage de le gâcher ! L’événement est inclusif et accessible à tous grâce à la combinaison de plusieurs facteurs : il a lieu le dimanche après-midi dans des lieux déjà connus et il est accessible en transport en commun. Tout le monde peut ainsi s’y croiser. C’est sécurisé et sécurisant ! Par ailleurs, nous ne sommes pas sur un événement de plusieurs jours, ce qui permet de réduire les facteurs de risque.
Comment rendre un festival de musique accessible aux personnes en situation de handicap ?
Pour commencer, tous les lieux sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Nous avions déjà quelques infrastructures, mais nous avons voulu aller plus loin ces dernières années. Nous avons beaucoup pour mettre en place des mesures plus concrètes : abaissement du comptoir du bar (ou d’une partie au minima), charte foodtruck (comptoir adapté ou personne qui sort pour servir les clients), activités culturelles plus inclusives (une personne est en charge de cette mission chez nous), tente "Infos" pour aider les personnes qui en ont besoin, mail dédié (accessibilité@bxopenair.com), prêt de matériel (gilets vibrants SubPac pour les personnes malentendantes), fauteuil Joëlette, recharges pour fauteuils électriques), distribution de bouchons d'oreilles en vrac recyclés (collecteur pour les revaloriser en amont du festival), bénévoles en langue des signes…

Le mot de la fin ?
"La musique rassemble, on a un grand besoin d’être ensemble !".

Pour en savoir plus :
- site web du festival Bordeaux Open Air
- Tous les ans, entre août et octobre